lundi 5 février 2007

Des Palestiniens blessés dans les combats entre le Hamas et le Fatah sont soignés en Israël

ASHKELON, Israël (AP) - Des victimes palestiniennes du violent conflit entre partisans du Fatah et du Hamas dans la Bande de Gaza reçoivent actuellement des soins médicaux dans des établissements hospitaliers en Israël, leur ennemi traditionnel.
Au total, dix personnes blessées dans les affrontements sont venues en Israël pour y être soignées, dont huit dans le centre médical Barzilai à Ashkelon. La ville côtière se trouve à cinq kilomètres seulement de la Bande de Gaza, où 31 personnes ont été tuées et plus de 230 blessées en cinq jours lors des plus récents combats entre militants de factions rivales.
S'ils expriment de la reconnaissance pour ces soins, les Palestiniens en convalescence au centre médical Barzilai ont encore des difficultés à accepter que des médecins israéliens s'occupent de leurs blessures.
Par le passé, des Palestiniens ont été évacués vers des hôpitaux israéliens pour y être soignés, mais en général, il s'agissait de personnes gravement blessées dans des attaques de soldats israéliens ou souffrant de problèmes de santé ne pouvant pas être soignés dans la Bande de Gaza.
D'après Shlomo Dror, un porte-parole de l'armée, des milliers de Palestiniens sont autorisés chaque année à entrer en Israël pour y bénéficier d'un traitement médical..
Mais c'est la première fois, semble-t-il, qu'Israël soigne des victimes d'affrontements interpalestiniens, un symbole de l'ampleur qu'a pris le conflit dans les Territoires.
"L'hôpital où j'étais à Gaza n'était pas sûr. Il y avait des combats près de l'hôpital. Il y avait même des combats à l'intérieur de l'hôpital. Nous aurions pu être touchés par balles", témoigne Taoufik Ladou, un comptable de 23 ans.
Khaled Radi, porte-parole du ministère palestinien de la Santé, précise que des médecins locaux ont envoyé les blessés les plus graves en Israël, où les soins médicaux sont supérieurs. Les noms des personnes concernées sont transmis aux autorités israéliennes, qui doivent donner leur feu vert avant l'entrée des blessés.
Le Dr. Shimon Scharf, directeur médical à Barzilai, souligne qu'aussi longtemps que l'établissement disposera de lits vacants, ses équipes soigneront des Palestiniens blessés, quel que soit leur état.
"Nous ne demandons" rien, "nous ne faisons pas de différences. Mon souci concerne le budget, pas le nombre de victimes", dit-il. AP

Crédits photos: ASSOCIATED PRESS PHOTOGRAPHS




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